Saint Révérend

La tradition du pays porte que Saint Révérend, un ermite des IXème et Xème siècles, né à Bayeux où les Normands allaient donner leur à la région, quitta ce pays troublé pour le calme de la Touraine et serait venu s'établir près d'une fontaine que l'on dit miraculeuse. Sa vie est peu connue; on sait seulement que l'exemple de sa piété personnelle lui attira vite une réputation de sainteté. Il mourut à Nouâtre, mais son corps fut réclamé par les religieuses du couvent de Poitiers fondé par Sainte Radegonde.

Retrouvez ici les fresques de Saint Révérend ornant l'intérieur de l'église de Nouâtre, qui sont en grandes parties effacées, mais qui grâce à Henri Burin, notre artiste peintre local, après un travail d'une année, a put réconstituer les 10 tableaux.

La fontaine et son ancienne chapelle.

Vue de la Fontaine

En souvenir du pieux ermite, une petite chapelle, avec autel, fut édifiée dès l'époque carolingienne à l'emplacement de la fontaine, dont les eaux passaient pour guérir les maladies mentales. A la fin du XVIIème siècle, un bassin rectangulaire fut établi en aval, sans doute auxfrais de Réné de Voyer d'Argensson (1624-1700) ,ancien ambassadeur de France auprès de la Sérénissime République de Venise. le même personnage avait créé la nouvelle paroisse d'Argensson, entre Maillé et Nouâtre. Voici l'inscription, en belles capitales romaines, sur un rebord extérieur du bassin :"PRIEZ DIEV POUR MESS ET MESD D'ARGENSSON". Un barrage et un bélier hydraulique furent installés au XIXème siècle un peu plus loin sur ce modeste ruisseau. On a peine à imaginer tant d'activité autour de la fontaine. Car, avant les destructions de la fin du XVIIIème siècle, un pélérinage très fréquenté conduisait les habitants de Nouâtre et des environs en cet endroit, chaque année le 20 août, qui devaitêtre l'anniversaire du décès de Saint Révérend. C'est en 1791 ou 1792 que le plus actif des révolutionnaires de Nouâtre, nommé Vaulivert, l'un des deux notaires du village, fit détruire la chapelle. Il en utilisa les pierres de taille pour construire un appentis à la maison notariale, presque en face de la mairie. On peut lire encore, sur place, des brides d'inscriptions.

On raconte que le jour de la fête du Saint et durant l'octave, un gros caillou, à peu près de la grosseur d'un coussin et qui servait à se Saint, se couvre en partie d'une matière rougeâtre, comme du sang humain. On assure en avoir pris des portions qui séchant à l'air s'en allaient en poussière, comme le fait le sang, lorsque ses parties lymphatiques sont évaporées. Après le tombeau du Saint et son reliquaire, où l'on conserve le crâne et plusieurs ossements, cette fontaine est très fréquentée. Il s'y fait le jour de la fête du Saint, une procession dans laquelle on porte les reliques. Il y a une nombreuse assemblée de fidèles et les curés des environs y viennent en grand nombre. Saint Révérend est invoqué pour la folie et l'aliénation des sens. On rapporte une infinité de guérisons opérées par intercession et par la récitation de prières sur les malades et infirmes. Mais le défaut de preuves authentiques ne permet d'en publier aucune. Le curé de la paroisse de Nouastre et de Maillé nous en ont rapporté plusieurs dont ils ont été témoins oculaires. Deux autres personnes ont confirmés les mêmes faits, tels que d'avoir vu des personnes entièrement aliénés de leur sens que l'on soit obligé d'enchainer et de garotter par le corps, de les transporter sur des charrettes à l'église de Nouastre, s'en retourner saine de corps et d'esprit ; d'autres, venir fous et de servir le prêtre célébrant, ce qu'ils exécutaient en effet. Messieurs d'Argenson ont érigé un petit monument sur la Fontaine de Saint Révérend. Il y a une forme d'autel et une croix dessus , le tout de pierre, sous lequel autel coule les eaux de la fontaine. On a gravé sur le devant de l'autel, du côté de l'Orient, ces lettres : D.U.P.V.M et Saint Révérentio Argensonis Deévovébant. Au pied de la croix il y a un écu fascé où l'on distingue aucune couleur ni métal. S'il est d'argent à la face de sable, il est de Gueffaut d'Argensson. Le monument dont parle D.Housseau a été détruit en 1793. En 1789, les reliques de Saint Révérend étaient encore conservées dans l'église de Nouâtre. La fête de ce Saint était célébrée le 12 septembre.

 

 

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