L'ÉGLISE
Cette église construite en 1483 par Jean du Fou et son épouse Jeanne de la Rochefoucauld, seigneurs de Sainte-Maure et de Nouâtre, remplace un autre édifice dédié à saint Révérend et fondé en l'honneur de ce saint par l'abbé Aymon en 943. La nef unique est divisé en trois travées voutées sur croisées d'ogives à moulures prismatiques dont les clefs timbrées d'armoiries sont aujourd'hui effacées.
Le choeur surélevé qui clot la nef présente deux travées voutées sur ogive et se termine par une abside à cinq pans. Deux chapelles latérales communiquent avec lui par deux arcades retombant sur une colonnette médiane. La porte de la façade est pour sa part surmontée d'une accolade amortie par un fleuron et d'une grande fenêtre en tiers-point.
Dans la chapelle septentrionale de l'église est conservé le rétable la Judée, XVéme Siècle, albâtre et bois, le plus beau de Touraine.
Il représente l'Arrestation, la Flagellation, la Crucifixion, la Mise au Tombeau et la Résurrection du Christ en cinq panneaux, dont un central, plus deux latéraux consacrés à sainte Barbe et à saint Jacques le Majeur. L'oeuvre montre 43 personnages dont les tortionnaires du Christ qui ont tous le visage noirs.
Saint Révérend:Sur les murs de la nef, sous une litre seigneuriale noire dont les armoiries sont aujourd'hui mutilées, se développe une longue fresque en bandeaux de douze tableaux retraçant la vie de Saint Révérend au Xème siècle. Accompagnée de légende explicatives, elle détaille la vie du saint depuis sa naissance à Bayeux jusqu'à sa mort supposée à Nouâtre. Le village y est d'ailleurs montré par six mottes féodales juxtaposées.
Le choeur de l'église et son autel central sont coupés de l'abside par un rétable monumental dont les parties latérales sont surmontées chacune d'une statue, saint Léger et saint Révérend, le premier saint patron de l'église en 943. Ce saint est invoqué pour la guérison des cas de folies, une fontaine dite " saint-Révérend " aujourd'hui envahie par la végétation se trouve encore au nord du bourg et non loin de la Vienne. Son eau passe autrefois pour miraculeuse. Pour guérir, les fous doivent poser leurs pieds sur le "chillou", pierre placée dans le bassin et boire son eau.
Ce bassin, ainsi qu'un petit oratoire, est construit par le marquis d'Argenson au XVIIème siècle. Il y a un certain temps, tout autour de la nef de l'église, se voyaient des anneaux de fer qui servaient peut-être à attacher les fous amenés dans le but d'obtenir leur guérison par l'intercession du saint.